Le croque-mort Jonas Crow est de retour dans la fin d’un diptyque haletant, qui marque aussi les 10 ans de la série.

Dans le tome précédent, Mister Prairie, nous apprenions que Rose, le grand amour de Jonas, était mariée à un médecin. Nous faisions également la connaissance de Sister Oz, une dévote adepte de la roulette russe prête à tout pour expier les péchés de ses semblables, et particulièrement ceux du mari de Rose, qui pratique des avortements. Elle réussissait alors à retourner les habitants d’Eaden, en pleine après Guerre de Sécession, contre notre anti-héros préféré et ses compagnons.

Mister Prairie, par sa narration, ses sujets toujours d’actualité et ses planches époustouflantes (autant par les dessins de Ralph Meyer que par les couleurs de sa compagne Caroline Delabie) était, selon moi, le meilleur tome de la série à ce jour. Alors qu’en est-il de sa suite directe ?

Et bien celle ci ne déçoit pas du tout, loin de là. Nous en apprenons au fil du récit un peu plus sur les événements passés qui poussent Sister Oz à agir de la sorte, et nous allons suivre Jonas, Rose, son mari, ainsi qu’Eleanor, ayant chacun des missions à effectuer pour repousser la horde furieuse du village isolé.

Dorison et Meyer abordent intelligemment l’aspect religieux, en entremêlant toujours des faits de société qui permettent des parallèles avec ce qui se passe dans notre monde aujourd’hui (on se souviendra d’ailleurs d’un tome précédent comportant un personnage ressemblant fort à Trump), et révèlent toute l’hypocrisie que peuvent renfermer les fanatiques voulant imposer leurs lois.

La partie façon home invasion vers la fin est efficace, et on ne peut faire que le triste parallèle des personnes en cagoules et robes blanches qui viennent attaquer nos héros.

Du côté du dessin, Ralph Meyer n’a cessé de s’améliorer de tome en tome depuis le début de la série. Il n’y a qu’à feuilleter quelques pages d’Asgard (autre excellente BD) ou de Berceuse Assassine (la BD préférée d’un ami parti beaucoup trop tôt) pour voir l’évolution de son style. Je le considère aujourd’hui comme l’un des meilleurs dessinateurs de bandes dessinées franco belge, avec Juanjo Guarnido dans un autre style (en moins français ni belge, certes).

Comme toujours l’hommage à Blueberry est palpable, autant par les dessins que par les personnages qui sont dépeints, mais bien qu’adorant les BD de Giraud, je pense que je suis depuis plusieurs tomes beaucoup plus sous le charme des aventures du croque-mort, qui je trouve sont plus consistantes.

La résolution du Monde selon Oz est efficace et bien amenée, et laisse donc une ouverture vers un nouveau cycle avec le prochain tome qui s’intitulera « Ceux du dernier jour... » et que j’ai déjà hâte de découvrir.

9

Description

Scénario : Xavier Dorison / Dessin : Ralph Meyer / Couleurs : Caroline Delabie
Sortie : 19 Septembre 2025
Dargaud - 64 pages
Prix : 17.95 €

J’ai aimé

• La tension palpable
• Les sujets d'actualité
• Les dessins et couleurs

J’ai moins aimé

• Rien, foncez !