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Charles Burns revient en cette fin d’année avec Funestes Amours, un petit comics d’une trentaine de pages qui fera plaisir aux fans de l’auteur.
Commençons par le commencement : Black Hole est mon comics préféré. Voilà, c’est dit. Pendant longtemps, je n’ai pas osé découvrir d’autres œuvres de Charles Burns, me disant que rien de ce qu’il avait pu faire ou qu’il ne ferait plus tard ne pourrait égaler ce chef d’œuvre. En soi, je ne pense toujours pas avoir tort. Mais j’ai appris à attendre d’autres choses de son travail sur de nouveaux projets, et chaque nouvelle sortie reste un petit événement.
J’avais d’ailleurs beaucoup aimé la trilogie Dédales, sortie entre 2019 et 2023. Charles Burns avait dessiné en parallèle (également chez l’éditeur Cornelius en France) un recueil d’illustrations / fausses couvertures intitulé Caprice. C’est dans la même collection (Kim) qu’est édité Funestes Amours, pastiche d’histoires à l’eau de rose d’une trentaine de pages, qui en est la suite logique.

3 histoires en une… ou une histoire en 3 ?
Nous avons droit à trois petites histoires qui semblent se dérouler dans les années 50-60 (ou en tout cas en empruntent l’esthétique). Au début du récit, nous découvrons notre protagoniste principale bouleversée, suite à un drame qui a l’air de s’être passé. Celle-ci semble avoir rencontré un inconnu dans un jardin public, puis avoir passé la nuit avec lui. Après lui avoir fait de grandes déclarations la veille, celui-ci l’ignore complètement le lendemain, et n’a qu’une hâte, qu’elle quitte les lieux au plus vite. Vous avez dit pervers narcissique ?… S’ensuit un accident de voiture et nous retrouvons une personne à l’hôpital, la tête bandée.
L’auteur s’amuse à nous perdre volontairement. On se demande s’il s’agit de 3 histoires, de 3 chapitres de la même histoire ou bien encore de 3 variantes d’une même histoire… Serait-ce la même femme dans les 3 histoires, la fin de la dernière ramenant au tout début de la première (et les rares mentions des prénoms de personnages pouvant être une piste pour les relier) ? Dans Funestes Amours, l’esprit de David Lynch n’est jamais très loin…
Charles Burns s’amuse à nous perdre volontairement, en seulement trente petites pages.
En si peu de pages, l’auteur arrive tout de même à installer une ambiance malaisante et angoissante, qui ne fait que grandir au fil de la lecture. En guise de conclusion à cet exercice de style réussi, nous avons même droit à un faux courrier des lecteurs en dernière page.
Vous l’aurez donc compris, j’ai beaucoup apprécié ce comics, qui permet de patienter avant, on l’espère, un prochain projet un peu plus gros de Charles Burns, et avant la très attendue adaptation de Black Hole par Netflix.

Description
Scénario + dessin : Charles BurnsSortie : 16 Octobre 2025
Cornélius - 32 pages
Prix : 11 €
J’ai aimé
- L'esthétique générale de l'œuvre et de l'édition
- Les histoires qui s'entremêlent et nous perdent en très peu de pages
J’ai moins aimé
- Rien, foncez !


